Association des enfants de l'Abbé Garin

Les témoignages

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Archives de l’année 2025

Nom : Lamorlette | Posté le : 20/11/2025


Témoignage :

Je m’appelle Gérard Lamorlette C’est par une décision de Justice et pour des raisons familiales, suite à la séparation de mes parents que j’ai été placé, trimballé, de Centre en Centre, à partir de 6 ans, pour arriver finalement à Mercury en avril 1961 à 12 ans jusqu’en juillet 1963.
Je suis en totale contradiction avec les affabulations et sévices décrits dans le Dauphiné Libéré du mardi 25 avril 2023 ainsi que dans le film d’une certaine réalisatrice Clémence Davigo qui reposent sur les mensonges d’André Bovagnet et de ses acolytes afin de discréditer un homme décédé depuis 50 ans et qui ne peut plus se défendre. Quand on fait une enquête, on entend tout le monde et toutes les époques. Honnêtement, je ne sais pas ce que cherchent ces gens, beaucoup ont eu des échecs sérieux dans leurs vies, ce n’est pas une raison pour salir la mémoire de cet homme.
J’apporte mon témoignage et mon soutien à l’Abbé Albert Garin, un homme juste et bon qui tenait d’une main ferme ce Centre de rééducation, placé à mon époque sous les Ordonnances de procédures pénales de 1945.
J’ai maintenant 76 ans et je n’ai pas perdu la mémoire. Je me souviens très bien de mes camarades qui venaient de toute la France, souvent de la Moselle comme moi, mais beaucoup ont disparu. Ma belle récompense due à mon travail scolaire au Centre a été mon Certificat d’Etudes Primaires. Après, j’ai été chaudronnier- tuyauteur et j’ai une très belle famille avec quatre enfants et quatre petits-enfants. Je suis maintenant à la retraite.
En 1972, je suis retourné à Mercury. L’Abbé Garin avait reçu l’Ordre National du Mérite mais il voulait renvoyer sa médaille à Monsieur Fontanet, ministre, pour protester contre le départ des enfants. Il était très affecté par cette situation.
Voilà, à travers cette lettre, j’ai voulu exprimer la vérité pour tout ce que l’Abbé Garin nous a donné et apporté
Fait le 19 novembre 2025

Nom : DAIX Rolande | Posté le : 11/11/2025


Témoignage :

Vous trouverez ci-joint le courrier de Madame Rolande DAIX, lu lors du décès de son mari survenu le 20/01/2013, c'était un enfant du Centre de la Belle Etoile.

Quand tu es parti de tes Ardennes pour arriver dans un orphelinat à Mercury, tu quittais des parents qui se déchiraient ... tu avais une dizaine d'années.
A ce moment la, tu ne savais pas très bien ou le destin allait t'emmener.
En l'Abbé Garin, tu as trouvé un père spirituel, il a su t'épauler et t'aider à trouver ton chemin.
A l'âge de l'apprentissage, tu avais le choix entre la mécanique ou la boulangerie.
Tu as choisi la boulangerie et tu as passé presque toutes tes nuits à apprendre le métier.
Mais ton ambition était un jour de devenir patron et c'est comme ça, par un beau jour du mois de juin, avec nos deux enfants que tu as réalisé ton rêve en ouvrant cette petite boulangerie à Novalaise.
Et là aussi avec beaucoup de courage tu y as passés presque toutes nuits...

Nom : Hamid Chakry | Posté le : 10/11/2025


Témoignage :

Arrivé à Mercury le 7 janvier 1962, sans rien savoir de ce qui m'attendait, de là, très vite on m'a placé à l'Etanche (lieu pour les petits) ou j'ai terminé mon année scolaire.
L'année suivante je suis revenu à Mercury et mon père est venu me chercher en plein milieu de la semaine, j'ai trouvé ça bizarre.
J'ai appris le décès du plus jeune de mes frères (d'un accident de vélo) j'ai donc terminé mon année scolaire chez moi à Chambéry.
L'année suivante je suis allé à Tamié chez les grands et mon passage chez l'Abbé Garin a été de 1962 à 1967 à part l'épisode du décès de mon jeune frère et quelques périodes chez mes parents.
Un des témoins a dit que le Centre Belle Etoile était loin d'être le club Med mais je précise qu'il était très loin aussi d'être un camp de concentration. La discipline était stricte comme partout à l'époque.
Nous avions nos trois repas par jour, douche tous les soirs, cinéma, télévision...les enfants dans leurs familles ne jouissaient pas de conditions de vie aussi bonnes...
Par contre, certains éducateurs ne méritaient pas cette appellation, Joseph était une véritable crapule, il n'avait pas sa place ici, il frappait durement les enfants dont moi, il organisait des marches forcées. Lorsque nos devoirs ne lui paraissaient pas bien fait il nous punissait en mélangeant la salade dans la soupe!!! Ce n'était pas très intelligent.
Les "Oubliés de la Belle Etoile" vont plus loin en parlant de sévices sexuels subis notamment par "un encadrant".
Durant les vacances, il était responsable du Centre de Tamié. Je n'ai jamais vu ou entendu un témoignage qui allait dans ce sens; et jamais je ne l'ai vu dans les dortoirs nous vivions en autarcie, donc ???
La vie n'a pas été facile mais cela reflétait le système éducatif de l'époque.
J'ai été placé comme aide chez un agriculteur célibataire qui vivait avec sa mère. J'ai été accusé par eux de vol, l'abbé Garin a été averti que je ne voulais plus participer aux travaux de la ferme. Il est venu immédiatement me chercher, il était très en colère contre eux et ce jour la, je pense que la soutane les a protéger, il m'a emmené avec lui. Il faut préciser qu'ils avaient retrouvé l'argent...que je n'avais jamais dérobé.
Mon départ a été un traumatisme pour moi, car un gamin du centre de la Belle Etoile est venu me chercher dans une ferme ou je travaillais durant les vacances, en me disant simplement TU PARS.
Le boulanger qui me prenait en apprentissage m'a emmené très très vite sans que je puisse dire au revoir à tous mes copains. Cela m'a rendu très très malheureux.
J'ai eu un accident pendant le sport à Mercury, j'ai chuté violemment d'un portique et j'ai eu un traumatisme crânien, clavicule et cotes cassées...Emmené immédiatement à l'hôpital d'Albertville, je suis resté trois mois.
J'ai eu la visite de la directrice du Centre Belle Etoile toutes les semaines pour voir si j'étais bien soigné, et pour mes devoirs. L'Abbé Garin est passé quelques fois.
En fait chez moi j'étais très bien, bien nourri et pas battu, je me suis retrouvé au Centre de la Belle Etoile de l'abbé Garin à cause d'une assistante sociale incompétente.