Les témoignages
Nom : Stump Jean-Pierre | Posté le : 17/10/2025
Témoignage :
Centre : ‘‘La Belle Étoile’’ Mercury. 1955-57.
J’ai bringuebalé toute mon enfance entre Dépôts, Foyers et Familles d’accueil. Ces dernières ont été, pour des raisons diverses toujours difficiles, s’ajoutant aux rejets des villages par ailleurs très inventifs à nous railler : têtes brûlées, bâtards, tarés... Nous n’existions pas, sinon comme larbins et nous attribuer tous les malheurs de la Terre. À 12 ans, et suite à un cumul d’incartades, de rebellions, je suis expédié au Centre ‘‘ La Belle Étoile’’. En 2025, sort un film à charge contre l’Abbé Garin, son œuvre. Je l’ai vu, sidéré par sa construction si orientée, si réductrice.
Ce que j’ai ressenti et retiens de mes séjours à La Belle Étoile.
Accueil à la tondeuse, puis la lingerie où je dois rendre toutes affaires personnelles. Éjecté alors au réfectoire en attente des retours de promenades, ce qui me terrorise déjà. On les dit féroces, terribles ! J’attends, somnole quand soudain les voilà ! Cris, disputes, rires, shorts et cheveux courts, tous comme moi ! Aussitôt ma peur cède à la sensation qu’ils sont déjà mes frères, ma vraie famille. Ce sentiment se renforcera au contact d’un personnel mixte qui, avec l’Abbé, s’activent à créer un climat familial. Avec fermeté, rigueur mais égales aux pratiques éducatives des années 1940-60. Cependant une famille de 60-80 enfants déjà cabossés par la vie, n’était surement pas simple. J’en ai partagé la vie, la rigueur mais, au Centre, je ne me suis jamais senti bâtard ni taré, seulement Enfant d’une grande Famille.
Que dire des faits dénoncés par les ‘‘Oubliés de la Belle Étoile’’?
Me concernant, j’affirme n’avoir jamais été giflé, battu ou abusé. Je n’en dirais pas autant pour certaines de mes familles d’accueil. Si des abus ont existé j’en n’ai jamais entendu parler. Je pense aussi que c’était peu réalisable. Pourquoi ?
- Par la vie constante en collectivité sans espaces privés, même en dortoirs.
- Entre nous, tout se disait, se savait et si des camarades, victimes de tels abus, n’auraient pas osé le dénoncer nous nous en serions chargés.
- Enfin, je ne vois pas l’Abbé Garin tolérer et couvrir de tels agissements de son personnel. Sans compter les regards des intervenants locaux, de la municipalité de Mercury et des Services départementaux à l’Enfance de Chambéry.
L’Enfer au Centre de Mercury !?
Comment comprendre alors qu’en 1956, je m’évade d’une famille pour me réfugier chez l’Abbé. Trois fois elle revient me rechercher, trois fois je refuse*. De même ce camarade qui, replacé dans sa propre famille, s’en évade aussi pour revenir au Centre*. Six décennies passées et je n’ai toujours qu’un mot à dire : Merci à toutes celles et ceux qui nous ont permis de survivre. Ce qui ne veut pas dire tout excuser. Jean-Pierre Stump-2025 * Faits archivés Dossiers DDASS et Préfecture de la Savoie.
Nom : Stump Jean-Pierre | Posté le : 15/10/2025
Témoignage :
Que dire des faits dénoncés par les ‘‘Oubliés de la Belle Étoile’’?
Me concernant, j’affirme n’avoir jamais été giflé, battu ou abusé. Je n’en dirais pas autant pour certaines de mes familles d’accueil. Si des abus ont existé j’en n’ai jamais entendu parler. Je pense aussi que c’était peu réalisable. Pourquoi ?
- Par la vie constante en collectivité sans espaces privés, même en dortoirs.
- Entre nous, tout se disait, se savait et si des camarades, victimes de tels abus, n’auraient pas osé le dénoncer nous nous en serions chargés.
- Enfin, je ne vois pas l’Abbé Garin tolérer et couvrir de tels agissements de son personnel. Sans compter les regards des intervenants locaux, de la municipalité de Mercury et des Services départementaux à l’Enfance de Chambéry.
- L’enfer au Centre de Mercury ? Comment alors expliquer qu’à 13 ans, je m’évade d’une famille pour me réfugier chez l’Abbé ? Oui ! Trois fois cette famille est venue me rechercher, trois fois j’ai refusé ! Jean-Pierre Stump-2025.
Nom : Jeannerot | Posté le : 14/10/2025
Témoignage :
Sans être le club med, la Belle Étoile était loin de ressembler à ce que certains ont appelé un camp de concentration ou une maison de correction
Présent de 1962 à 1969, je ne me souviens pas d’avoir eu faim, sans manger la gamelle des chiens.
Si parfois la discipline était Contraignante, elle ne dépassait pas le cadre de ce qui était acceptable pour une collectivité .
Certains des monos étaient recrutés sans diplômes, ni même d’expérience, d’autres étaient issus de la pension, et c’étaient pas les plus mauvais.
L’école était de bonne qualité, beaucoup de premiers du canton au certificat d’étude sortaient de la Belle Étoile.
Le centre n’était pas un centre de redressement, certains des enfants venaient de Lorraine, d’autres de la région Rhone-Alpes, certains pour des problèmes familiaux, d’autres étaient orphelins, d’autres comme moi, pour des problèmes de santé.
Sans doute y a t’il eu des problèmes, mais pas au point rapportés par certains.
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